dimanche 21 octobre 2007

Faire une liste aux municipales (la suite)



Ça y est, c’est prévu pour ce mercredi, la section PS du 6ème a décidé de faire voter sur l’ordre des candidats issus des militants (1). Cette liste préfigure normalement celle que présentera Gérard Collomb, à quelques détails prêts ( ?). En effet, vont se rajouter et s’intercaler dans les prochains mois des candidatures qui ne seront pas issues du PS : membres de la société civile ou partenaires politiques de toute la gauche (et peut-être au delà). Entre l’exigence d’efficacité et la nécessité démocratique, entre la légitimité de l'élu en responsabilité et celle du parti, comment trouver le bon équilibre ?

Du point de vue de Gérard Collomb
Heidi Giovacchini, directrice de la clinique Monplaisir a déjà été annoncée pour la tête de liste de l’arrondissement de Lyon 6.
Que Gérard Collomb souhaite s’ouvrir à la société civile semble une démarche logique et nécessaire. Dans une ville où la sociologie n’implique pas de façon évidente un vote à gauche, le maire doit trouver des appuis au-delà de sa famille politique. De plus, comment ne pas constater que le PS aujourd’hui n’est pas au mieux de sa forme. Beaucoup de maires sortants doivent s’interroger : est-ce que leur appartenance à ce parti va les aider ou au contraire les handicaper pour les élections de mars prochain ? C’est bien au PS de prouver qu’il peut apporter quelque chose à ces candidats.

Du point de vue des militants
Les militants « de base » pour leur part, souhaitent montrer qu’ils peuvent être mieux qu’une force d’appoint dans la lutte qui s’annonce. Ce qui distingue un parti politique d’un club de supporters, c’est la faculté que les militants ont de participer aux étapes clés de la vie politique : la réflexion sur le programme, la désignation des candidats et bien sûr l’émergence des rangs du parti de certains candidats. Il ne peut y avoir de monopole des militants sur ces rôles. L’élaboration réelle d’un programme demande généralement plus de connaissances qu’ils n’en possèdent, la désignation des candidats doit prévoir l’intégration de partenaires qui seront éventuellement plus utiles que les candidats issus des rangs militants. Cependant, ne pas reconnaître ces rôles aux militants, c’est leur enlever leur raison d’être.

De mon point de vue

L’organisation de ce vote est une expérience inédite (ou du moins inusitée). La désignation des têtes de listes par un suffrage militant est en passe de devenir la norme pour la plupart des partis. L’ordonnancement des listes par un vote est l’étape suivante. A terme, elle peut être un moyen de revitalisation de la vie politique locale par un surcroît de démocratie, de la même façon que l’on avait pu le dire des primaires PS aux présidentielles.
Le reproche qui a été fait ensuite au système de primaires du PS, a été, à cause des aléas d’une campagne interne, d’avoir affaibli la personnalité désignée. Il est vrai que ce risque existe. Toute campagne interne crée des frictions et peut ensuite affaiblir le candidat élu. L’absence d’élections en interne, crée elle, des frustrations. Gageons qu’entre ces deux maux, nous saurons choisir le moindre.

(1) un précédent article avait donné le pourquoi et le comment de ce vote

6 commentaires:

Anonyme a dit…

le modem a été obligé de prendre en compte ses militants parce que sinon ils allaient tous le quitter
Au PS, après l'afflux, l'hémorragie va bientôt commencer à mon avis

Anonyme a dit…

c'est lyon qui constitue une entorse à la loi plm. Nous venons de voir que les candidats aux mairies d'arrondissement parisiennes ont été désignés par vote (10 primaires sur 20 arrondisseemnts). L'exception lyonnaise est facheuse. Elle devient même scandaleuse quand les élus changent d'arrondissement au dernier moment. Les socialistes marseillais et parisiens n'accepten pas cela

Anonyme a dit…

extrait d'une circulaire PS de juin 2007 signée F Hollande et interprétée ensuite localement

"6. Vote pour la désignation des Premier(e)s Socialistes dans les communes
Les adhérents du Parti habilités à voter dans une commune procèdent à la désignation du premier des socialistes auprès d’un bureau de vote unique et selon la règle du scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
En ce qui concerne les communes soumises à des règles électorales particulières (Paris, Lyon et Marseille), l’arrondissement ou le secteur sont la circonscription de référence, les adhérents votants dans l’arrondissement ou le secteur dans lequel ils sont inscrits sur les listes électorales. "
http://209.85.135.104/search?q=cache:Jl9Baf8jSFIJ:sd31.files.wordpress.com/2007/07/circulaire-municipale.doc+arrondissement+d%C3%A9signation+marseille+ps&hl=fr&ct=clnk&cd=2&gl=fr

Laurent Jauffret a dit…

C'est avec plaisir que je constate que mon article suscite le débat. Je préfèrerais cependant que dans la mesure du possible, les contributions soient signées...
(je m'interroge sur l'identité de anonyme #1 - est-il le même qu'anonyme #2 ?)

Anonyme a dit…

Gérard Collomb n’a pas conquis et ne gardera pas la mairie de Lyon avec les seuls militants socialistes. La légitimité des hommes et des femmes « parachutés » sur les listes d’arrondissement ne peut être systématiquement remise en cause. L’on peut, toutefois, estimer qu’une explication de texte s’impose et que le candidat Gérard Collomb devrait faire l’effort de venir face aux camarades expliquer ses choix, section par section.
Quand aux élections primaires organisées au sein des sections, elles revêtent un caractère éminemment démocratique et permettent de consolider la cohésion des militants de la section autour des candidats choisis.

Anonyme a dit…

je n'ai pas à interférer dans les affaires de la section du 6e mais je note que l'expérience est intéressante et j'espère qu'elle donnera des idées ailleurs, à Lyon en particulier